L'IPEC est né lors d'une réunion à Bonn, en septembre 1990, entre le Directeur général du BIT, Michel Hansenne, et le ministre allemand du Travail. Les travaux préparatoires effectués en 1991 ont conduit à l'établissement d'un programme initial. En décembre 1991, l'OIT et le gouvernement allemand ont signé un accord prévoyant une contribution de 50 millions de marks allemands sur cinq ans. Le programme a été officiellement lancé en 1992.
L'objectif global de l'IPEC est d'éliminer progressivement le travail des enfants en renforçant les capacités des pays à s'attaquer au problème et de promouvoir un mouvement mondial de lutte contre le travail des enfants. À l'heure actuelle, l'IPEC agit par le biais de la coopération technique dans 88 pays. C'est le programme le plus ambitieux du genre dans le monde et le plus vaste programme opérationnel de l'OIT.
Bien que l'objectif initial de l'IPEC ait été l'élimination progressive du travail des enfants, la lutte contre les pires formes de travail des enfants, définie dans la convention (no 182) sur les pires formes de travail des enfants, est devenue une priorité.
(Photo: Le travail des enfants est exploité par une petite entreprise du secteur informel. Sans date.)
« Selon cette convention fondamentale, le terme «enfant» s'applique à l'ensemble des personnes de moins de 18 ans. Les États qui l'ont ratifiée doivent éliminer les pires formes de travail des enfants, notamment toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés, la prostitution et la pornographie faisant intervenir des infants, l'utilisation d'enfants aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, et les travaux qui sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant. La Convention demande aux États qui l'ont ratifiée de prévoir l'aide directe nécessaire et appropriée pour soustraire les enfants aux pires formes de travail et garantir leur réadaptation et leur intégration sociale. Ces États doivent également assurer l'accès à l'éducation de base gratuite et, lorsque cela est possible et approprié, à la formation professionnelle pour les enfants qui auront été soustraits aux pires formes de travail. » (Voir Les Règles du jeu: une brève introduction aux normes internationales du travail, p. 42).
(Photo: Enfant travaillant dans un champ de coton pendant la récolte Soudan)
« Le principal objectif de l'OIT aujourd'hui est de promouvoir les possibilités pour les femmes et les hommes d'obtenir un travail décent et productif, dans des conditions de liberté, d'équité, de sécurité et de dignité humaine » (Juan Somavia, Directeur général du BIT).
Lancé en 1999 par le Directeur général du BIT, Juan Somavia, l'Agenda du travail décent promeut une stratégie de développement qui reconnaît le rôle central du travail dans la vie de tous. L'Organisation fournit un appui sous la forme de programmes intégrés de travail décent élaborés au niveau des pays avec les mandants de l'OIT. Ces programmes fixent des priorités et des objectifs dans les cadres de développement nationaux et visent à s'attaquer aux principales lacunes du travail décent grâce à des programmes efficaces qui répondent à chacun des quatre objectifs stratégiques de l'OIT:
Dans son rapport à la 87e session de la Conférence internationale du Travail, le Directeur général a rappelé les problèmes inhérents à la notion de travail décent: « L'OIT cherche à promouvoir un travail décent. Il ne s'agit pas seulement de créer des emplois mais de créer des emplois d'une qualité acceptable. Il ne saurait y avoir de divorce entre le volume de l'emploi et sa qualité. Toutes les sociétés ont une notion du travail décent mais la qualité de l'emploi peut signifier beaucoup de choses. Elle peut renvoyer à différentes formes de travail, à différentes conditions de travail ainsi qu'à des idées de valeur et de satisfaction. Ce qu'il faut aujord'hui, c'est concevoir des systèmes sociaux et économiques qui garantissent le minimum indispensable en matière de sécurité et d'emploi, sans que cela empêche de s'adapter à l'évolution rapide d'un marché mondial très concurrentiel. »
Le 10 juin 2008, à sa 97e session, la Conférence internationale du Travail a adopté la Déclaration de l'OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable, qui doit être mise en œuvre dans le contexte de l'Agenda du travail décent et de ses quatre objectifs stratégiques.
(Photo: Le très honorable M. Mosisili, Premier ministre du Lesotho, prononce son discours devant la CIT, Panel de haut niveau sur la crise alimentaire, la production, l'investissement et le travail décent, 97e session de la Conférence internationale du Travail, Genève, 11 juin 2008)
(Photo: Ruban rouge du VIH / sida au siège de l'OIT lors de la Journée mondiale du sida, 1er décembre 2010, Genève.)
Lors de sa 24ème session extraordinaire (26 juin - 1er juillet 2000), l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu « la nécessité d'élaborer une stratégie internationale cohérente et concertée en matière d'emploi afin de multiplier les possibilités qu'ont les hommes et les femmes d'obtenir des moyens d'existence durables et d'avoir accès à l'emploi » (p. 1). La Déclaration du Millénaire, adoptée en septembre 2000 par l'Assemblée générale des Nations Unies, a mis en exergue un certain nombre d'objectifs mondiaux à atteindre d'ici 2015, notamment réduire de moitié le nombre de personnes gagnant moins d'un dollar par jour dans le monde.
L'Agenda global pour l'emploi est la réponse du BIT à la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies et aux objectifs énoncés dans la Déclaration du Millénaire. En novembre 2001, l'OIT a organisé le Forum mondial sur l'emploi à Genève; le Forum s'est achevé avec le lancement d'un programme en dix points visant à endiguer le chômage croissant et l'appauvrissement causés par la récession mondiale et les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Ce programme a donné lieu à l'Agenda global pour l'emploi adopté en mars 2003 par le Conseil d'administration du BIT par un large consensus tripartite et dont le but est de placer l'emploi au cœur des politiques économiques et sociales mises en œuvre par les gouvernements.
L'Agenda global pour l'emploi constitue ainsi un cadre dans lequel l'OIT peut établir des partenariats au sein du système multilatéral et approcher les gouvernements et les partenaires sociaux, tant au niveau national que régional, en vue de promouvoir la création d'emplois productifs.
(Photo: Discours du Directeur général du BIT, Juan Somavia, à la séance d'ouverture du Forum mondial sur l'emploi. Genève.)
«Les accidents du travail et les maladies professionnelles représentent un problème sur le plan humain et économique qui est une source de préoccupation majeure pour l’OIT et ses mandants. Il est nécessaire, pour traiter ce problème, qu’un effort collectif soit déployé de la part des gouvernements, des employeurs et des travailleurs avec pour objectif de construire, de mettre en œuvre et de renforcer continuellement une culture de prévention en matière de sécurité et de santé au travail. » (Voir Construire une culture de prévention en matière de sécurité et de santé : guide concernant la convention (no 155) sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981, le protocole de 2002 relatif à cette convention et la convention (no 187) sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail, 2006. p. 1)
(Photo: Cafe Soluble, SA, Managua, Nicaragua, 2007.)
La 94e session de la Conférence internationale du Travail, qui s'est tenue à Genève du 7 au 23 février 2006, portait exclusivement sur le secteur maritime. La Conférence s'est fixé un objectif d'ambition sans précédent, à savoir l'adoption d'une convention internationale globale regroupant la quasi totalité des conventions et recommandations sur le travail maritime actuellement en vigueur (plus de 60 textes) en vue d'assurer des conditions de travail décentes dans un secteur de plus en plus globalisé. La convention est entrée en vigueur le 20 août 2013.
(Photo: Exercice de sauvetage en mer par l'équipage d'un cargo. Grèce, 1991.)
Le 10 juin 2008, la 97e session de la Conférence internationale du Travail a adopté la Déclaration de l'OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable, qui sera mise en œuvre dans le cadre de l'Agenda du travail décent et de ses quatre objectifs stratégiques.
« Dans le prolongement de la Constitution de l'OIT de 1919, cette Déclaration est le troisième grand énoncé de principes et de politiques adopté par la Conférence internationale du Travail dans l'histoire de l'OIT, aprés la Déclaration de Philadelphie de 1944 et la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail de 1998. »
« La Déclaration, qui constitue une ferme réaffirmation des valeurs de l'OIT. Il: